Les oiseaux de mon pays
Les oiseaux de mon pays,
Je les ai entendus en Bretagne.
Sauf erreur,
Leur chant, il me semble
Que je l’ai entendu jadis
Dans ma douce Champagne.
Ils m’ont mis en si douce humeur
Que je me suis mis à faire cette chanson
Pour obtenir enfin
Ce qu’Amour m’a promis depuis toujours.
Dans une longue attente, je me languis,
Sans trop oser me plaindre.
Cela me prend ma joie et mon rire
Car celui qu’Amour torture
N’a plus d’autre pensée.
Mon corps et mon visage
Sont si mal en point
Que je ressemble à un fou.
Trahir l’amour ? certes
Ce n’est pas à moi que cela arrivera.
Ma douce et noble dame
En m’embrassant m’a volé mon cœur.
Je ne fus que trop fou quand il s’en alla
Rejoindre celle qui me tourmente.
Hélas ! je n’ai jamais su
Quand il se sépara de moi.
Elle me le prit avec tand de douceur
Qu’elle l’attira à elle d’un soupir.
Elle a conquis mon cœur d'insensé
Mais elle n’aura jamais pitié de moi.
D’un baiser – je m’en souviens –
Elle m’a atteint par trahison.
A tout moment
Je le sens sur mes lèvres.
Quand elle m’a permis de la voir
Dieu ! à vrai dire,
Elle ne m’a pas protégé de la mort.
Et elle sait bien que je meurs
De cette si longue attente
Qui me fait un visage douloureux et pâle.
Depuis lors, Amour m’a enlevé rires et jeux.
Il me fait mourir de désir.
Trop souvent il me fait rêver sa présence.
Hélas ! je n’ose aller la rejoindre
Car ses courtisans
Me font passer pour un faux amant.
Je me meurs
Quand je les vois lui parler
Car nul d'entre eux ne peut trouver
En elle aucune hypocrisie.
Texte de Gace Brulé, Traduction-adaptation de Jean Bescond