A la fontaine qui sourd sous la ramée, j'ai rencontré une pastourelle qui n'était pas vilaine et qui gémissait d'amour: « Dieu! quand me viendra mon ami doux ? » Pitié, pitié, douce Marote, ne tuez pas votre ami doux ! II. « De ma grande beauté que ferai-je, hélas! Si j'osais aimer, volontiers j'aimerais. Mais je n'ose à cause de mon père et à cause de ma marâtre. Pourtant il est trop tard pour m'empêcher d'aimer, car j'aimerai mon ami doux ». Pitié, pitié, douce Marote, ne tuez pas votre ami doux! III. Et le chevalier l'ayant entendue, a mis le pied hors de l'étrier . Il descend dans le pré. Devant elle, il se met à genoux. « Belle, le voici votre ami doux. » Pitié, pitié, douce Marote, ne tuez pas votre ami doux! IV. Sire chevalier, je ne dis pas non d'être un jour votre amie, mais pas aujourd'hui car j'ai donné mon amour à tel qui fera la fierté de mes parents » Pitié, pitié, douce Marote, ne tuez pas votre ami doux! V. Quand le chevalier s'entendit éconduire, il comprit bien qu'il avait mal employé sa parole : « Je vais me faire moine à Royaumont, mais mon coeur restera auprès de vous » Pitié, pitié, douce Marote, ne tuez pas votre ami doux! Traduction adaptation Jean Bescond